Ce texte est un extrait de Moments à Part, un livre de récits de ski de pente raide par Thierry Clavel.
« Il n’y a que deux conduites avec la vie : ou on la rêve, ou on l’accomplit. » René Char
Dans le petit monde de la pente raide, ces deux mots accolés, Mayer-Dibona, représentent une sorte de Graal, résonnant comme un cantique sacré dans la chapelle Sixtine des skieurs-alpinistes.
Mais que se cache-t-il sous ces quelques syllabes chantantes et exotiques ?
L’histoire débute à la veille de la Première Guerre mondiale. Deux frères, Max et Guido Mayer, autrichiens originaires de Vienne, accompagnés d’Angelo Dibona, guide à Cortina d’Ampezzo, ont pour objectif de résoudre quelques-uns des « derniers grands problèmes » du massif des Ecrins.
Dans leur liste figure la face Nord-Ouest du Dôme de Neige des Ecrins, grande paroi vierge de plus de mille mètres dominant le vallon de Bonnepierre.
Une première approche en 1912 n’aboutira pas, à cause d’une mauvaise météorologie persistante.
Que diable ! L’année suivante, après plusieurs nouveaux essais, la cordée composée de Guido Mayer et Angelo Dibona est à l’attaque au petit matin du 13 juillet, franchissant la rimaye du grand couloir qui remonte très haut dans cette face, sans toutefois déboucher, se concluant ainsi par un cirque rocheux aux allures d’arène antique.
Ces alpinistes, avant tout grimpeurs de rocher, préféreront escalader en espadrilles les rochers en rive droite du couloir. Confrontés à des chutes de pierre et à la tempête, ils réussiront néanmoins la première ascension de cette immense paroi.
Dès lors, le grand couloir de glace qu’ils n’ont finalement presque fait que côtoyer portera leur nom !
Il faudra attendre 1978 pour voir un premier skieur, Eric Monnier, remonter et descendre ce prestigieux itinéraire.
Près d’un siècle après son ouverture, la tentation deviendra trop grande et nous essaierons, Stéphane, Olivier et moi, de nous lancer dans ce grand projet. Mais une cordée nous précédant redescendra après avoir essuyé une chute de pierres – et de moral –, ainsi que des conditions très médiocres dans la goulotte inférieure. Cela nous conduira de même à abandonner.
Alors voilà, comme les deux illustres ouvreurs, un an après, nous sommes de retour !
Avoir essuyé un but, c’est-à-dire un échec en jargon alpin, est sans doute un facteur de motivation supplémentaire.
En tout cas, cette fois-ci, nous avons tenté de mettre toutes les chances de notre côté. L’analyse de l’échec de l’an passé nous a donné la certitude qu’il faut absolument saisir au vol les conditions sur ce couloir Nord-Ouest.
Celui-ci étant situé en très haute montagne puisqu’entre 2900 et 3650 mètres environ, il faut attendre la toute fin de saison afin d’espérer un bon enneigement. Le corollaire étant qu’à ces dates avancées, le soleil est quasiment à l’apogée de sa puissance, l’ouverture à l’Ouest du couloir pouvant dès lors faire rapidement évoluer la neige et ruiner les conditions.
Une étude précise de la météo du début de cette première semaine du mois de mai nous a conduits à une quasi-certitude : les conditions devraient être remplies en fin de semaine ! Nous programmons donc cette course tant désirée : ce sera samedi.
Cette fois-ci, seul Olivier sera de la partie. Il ira dormir à la Bérarde dans son camion et je le rejoindrai en voiture au petit matin. Nous avons convenu de nous retrouver à cinq heures.
Comme avant chaque grand projet, le sommeil est très dur à trouver… Nous sommes déjà tellement engagés mentalement dans la course.
Tout est prêt, le sac, les skis et l’ensemble du matériel.
Je programme l’alarme du réveil sur trois heures et demie, il n’y a plus qu’à attendre de m’endormir.
Il ne me reste déjà que si peu… et pourtant…
Laëtitia, ma compagne, revenant d’une petite… escapade matinale, me sort de mes songes de neige : « Il fait déjà jour, tu ne devais pas te lever ? »
Déjà jour !? Je bondis, dans l’incompréhension totale… Il est presque six heures, mon réveil n’a pas sonné !!! J’en découvre rapidement la cause : par mégarde, j’ai déplacé le curseur sur l’alarme radio, avec un volume au minimum…
Catastrophe totale : c’était le jour ! Olivier est là-bas, il m’attend depuis près d’une heure. Je n’ai aucun moyen de le prévenir : il n’a pas de portable ! Non seulement je vais louper les conditions attendues depuis un an, mais de plus je vais certainement faire échouer aussi mon camarade. Je m’en veux terriblement. Tout ce gâchis pour une si petite erreur de manipulation. Et il fallait que ça tombe ce jour-là ; ça ne pouvait pas arriver n’importe quelle autre banale journée ?
À l’incompréhension et l’abattement succède maintenant la colère !
Que faire de celle-ci ? Encore une minute de réflexion et de calcul et ça y est, c’est décidé : j’y vais quand même !
La météo prévoit une dégradation progressive du temps cet après-midi, après une superbe matinée : je me dis que les nuages éviteront au soleil de déclencher chutes de pierres et coulées… Cela paraît à nouveau possible, du moins jouable !
Je m’habille plus vite que je ne l’ai jamais fait, emporte dans la voiture un ersatz de petit déjeuner de secours, mon matériel et c’est parti ! Objectif : Mayer-Dibona, gonflé à bloc comme jamais.
Le trajet en voiture devient alors déjà le début de la course : je suis dans l’action, concentré, tendu vers un seul but. Évidemment, je cherche à l’écourter tout en conservant une marge…
Arrivée à la Bérarde : où est le camion d’Olivier ? Là, trouvé ! Je me gare juste à côté : personne n’est là, ni Olivier, ni Nathalie sa compagne…
Qu’a-t-il décidé après avoir constaté que je n’arrivais pas ?
Je fixe rapidement les skis sur le sac, le tout sur le dos et remonte les ruelles empierrées de la Bérarde.
Début mai, une approche à pied est nécessaire.
Je trouve un rythme assez rapide, mais sans exagérer, car je sais que la course est longue et qu’il faut répartir ses forces sur l’ensemble de celle-ci.
Un peu plus tard, ayant chaussé les skis, alors que j’emprunte un petit vallon menant au glacier de Bonnepierre, je n’en crois pas mes yeux : un skieur descend celui-ci… Personne ne redescend habituellement à cette heure-là !
C’est maintenant au tour de mes oreilles d’être étonnées : le skieur en question s’approche de moi et me demande si je n’ai pas vu passer une tente ?!!
« Une tente ? Non, pourquoi ?
— Nous avons bivouaqué sur le glacier de Bonnepierre, et alors que nous pliions, une bourrasque a emporté notre tente dans cette direction…
– Et sinon, avez-vous vu passer un skieur ? J’ai un copain qui devait peut-être faire le Mayer ? »
La réponse positive qui m’est faite me regonfle aussitôt le moral : ce doit être Olivier ! Pourvu que ce soit bien lui !
Je culpabilise tant à l’idée d’avoir pu lui faire louper le couloir…
« On va aussi au Mayer-Dibona avec mon copain ! » me dit alors le skieur, laissant tomber la recherche de sa tente pour remonter aussitôt.
Sans sac sur le dos et bien frais, il me devance puis me distance rapidement.
Ce n’est qu’une fois arrivé sur le long plat du glacier de Bonnepierre que j’aurai mes deux compagnons du jour en ligne de mire, ainsi qu’un petit point noir déjà au-dessus de la première goulotte, traçant seul dans la grande pente…
Est-ce bien Olivier ? En tout cas, son avance est conséquente…
La présence de coéquipiers de fortune me rassure, même si je m’étais préparé à assumer ma probable solitude. J’ai fait le bon choix, me dis-je : j’ai bien fait de me lancer malgré le gros retard.
Ces réflexions m’offrent enfin un semblant de sérénité, presque de relâchement. Je décompresse donc un peu, ce jusqu’au pied de la goulotte. Nous avons pu atteindre à skis la rimaye, crevasse marquant le changement de pente au pied de celle-ci, et ainsi le véritable début de l’ascension du couloir.
Crampons aux pieds, piolets en main, je passe celle-ci sans trop de souci, suivant les traces de mes trois prédécesseurs.
J’accuse toujours un peu de retard sur Maxime et Yvain, les bivouaqueurs désormais sans tente.
J’essaie à nouveau d’adopter un bon rythme, car je ne peux pas me permettre de temporiser, vu la courte fenêtre météo offerte.
En sortie de goulotte se présente une très raide pente glacée ; ce passage sera manifestement inskiable à la descente. Par contre, nous avions vraiment vu juste quant aux conditions : la poudreuse est parfaite, et ce depuis le pied même du couloir !
Au-dessus du ressaut en glace, nous prenons pied dans la grande pente. Les traces du premier ascensionniste – Olivier ? – zigzaguent légèrement mais c’est clair, ce grimpeur tout là-haut a la « pêche » : pourtant seul à faire la trace, son rythme et sa motivation n’ont pas faibli.
Au-dessus et sur les côtés, d’immenses parois rocheuses nous entourent, formant un monumental cirque rocheux, offrant à ce couloir un écrin à la hauteur de sa réputation. Quelle ambiance fabuleuse et unique !
Quatre petites fourmis osant une incursion dans l’écrin des Écrins…
Mes compagnons du jour, plus jeunes, plus frais et sans doute plus entraînés augmentent peu à peu leur avance. La hauteur que nous avons maintenant au-dessus du glacier de Bonnepierre est incroyable ! Le contraste entre la raideur de la pente que nous gravissons et l’horizontalité du glacier à son pied est tel qu’il renforce l’impression de verticalité et d’élévation ressentie.
Tout là-haut, que vois-je tout à coup ? C’est notre traceur qui débute la descente ! Il a arrêté son ascension sur une mince bande de neige entre des rochers et la glace vive. Cette année, malgré les excellentes conditions du jour, le fin goulet rejoignant la niche terminale n’est pas enneigé jusqu’à son sommet, la neige n’ayant pas réussi à adhérer à la glace tapissant le fond du couloir. Ce n’est pas grave, pour quelques dizaines de mètres, l’essentiel est déjà au-dessous !
Le moment de vérité approche. Tout en poursuivant l’ascension, j’observe sa descente… Casque gris argent, veste bleue, longs cheveux bouclés… C’est sûr, c’est Olivier !
Je lève alors mes bras en Y, paumes vers le ciel… Je dois quelques explications à mon camarade…
Petite discussion au passage entre Olivier et mes deux compagnons du jour, puis il arrive vers moi, à l’aise comme toujours dans ses virages, malgré l’inclinaison à 50° de cette pente et son importante exposition.
Je me répands en de plates excuses, lui disant que je suis surtout très heureux de le voir ici, ma crainte principale étant celle de lui avoir fait rater la course. Puis très vite, nous nous séparons : ce n’est pas un endroit adéquat pour converser des heures !
Je reprends donc la lente montée, jetant régulièrement un œil sur Olivier qui s’éloigne inexorablement. Je l’aperçois une dernière fois juste avant l’entrée dans la goulotte.
Pendant ce temps, des voiles de nuages s’épaississant commençaient à remplacer l’azur qui nous dominait jusqu’alors. C’était exactement ce qui avait été annoncé. Quelle chance de disposer de nos jours d’informations aussi précises ; sans elles, je serais resté chez moi aujourd’hui !
Il ne faudra tout de même pas traîner.
Tiens, mes deux compères plus haut se sont arrêtés : ils ne montent pas jusqu’au sommet de la pente… La météo ?
Quelques minutes plus tard, à leur passage près de moi, nous échangeons quelques encouragements cordiaux, je fais deux ou trois photos, puis, très vite, me retrouve complètement seul !
Le voile s’est transformé rapidement en une épaisse couche nuageuse qui englobe maintenant les sommets. Le haut de la paroi, aux environs de 4000 mètres, n’est plus visible.
Malgré cette évolution extrêmement rapide, je ne veux pas descendre avant d’avoir atteint le sommet du couloir : ce serait comme avoir fait tous ces efforts pour rien…
Je poursuis donc, au cœur de cette immense paroi, avec le mauvais temps qui s’installe.
Il me faudra encore de très longues minutes pour atteindre la dernière langue de neige. Comme m’en avait prévenu Olivier, la glace est très proche. J’ai posé mon sac et mes skis dans une petite niche creusée dans la neige. J’observe les alentours. C’est impressionnant, la glace bordant le couloir en rive gauche crée une ligne de fuite accentuant l’impression de raideur. Le gris foncé qu’elle arbore rend plutôt sinistre cette vision, accentuée par la présence du brouillard.
Il a commencé à neigeoter. Je me prépare à descendre ; je ne mangerai pas, une fois de plus aujourd’hui, mais ce n’est pas essentiel à ce moment précis.
En moi, une réflexion s’est opérée, et j’ai arrêté un principe : depuis mon réveil en catastrophe ce matin, j’ai cherché à aller le plus vite possible, à tout mettre en œuvre pour arriver là où je suis maintenant, quelques centaines de mètres sous le Dôme de Neige des Ecrins, au sommet du fameux Mayer-Dibona. Il faut maintenant que j’en redescende. Et vu l’énergie que j’ai déjà dépensée, l’excitation mise en œuvre pour arriver à ce point, je pense qu’il faut maintenant me calmer, prendre mon temps, malgré la météo qui se dégrade. Je pense que seul cela permettra de conserver une maîtrise maximale, et ainsi m’assurer un retour en sécurité.
Voilà, j’ai bouclé mes chaussures, chaussé mes skis dans cette pente dépassant légèrement les 50°, et c’est parti !
Je suis seul dans ce couloir, le mauvais temps est là, pas la peine de s’exciter, je dois descendre calmement.
Toujours ces premiers virages, difficiles lorsque l’on est d’entrée au maximum de l’inclinaison de la pente.
Mais je suis dans les traces d’Olivier, et je pense que cela me porte, m’aide et renforce la confiance nécessaire.
Premier virage, puis un autre… La neige déplacée par mes skis a tendance à couler assez facilement : c’est une indication importante. Il ne faudra pas enchaîner plus de deux ou trois virages sous peine de risquer d’être déstabilisé par ce petit flot mouvant.
C’est maintenant vraiment parti ; je suis au cœur de l’action. Je suis venu pour skier ce couloir. C’est là, c’est maintenant ! C’est peut-être pour cela aussi que je n’ai pas envie de saccager cette descente en la précipitant.
Comme ce couloir est long ! Grâce à la largeur des pentes intermédiaires, je peux choisir et varier la ligne de descente. Je reste très vigilant, attentif à une toujours possible présence de rochers sous-jacents, d’autant plus qu’avec la bonne couche de poudreuse, on ne peut pas vraiment deviner ce qui se cache sous celle-ci.
J’ai un seul regret : ne plus avoir de visibilité sur la vallée… Mais d’un autre côté, cela est sans doute moins stressant, me permettant de rester concentré sur les quelques dizaines de mètres qui m’entourent ; et puis, je ne sais pas trop pourquoi, mais j’ai toujours aimé les ambiances hivernales de mauvais temps et de tempête… Cela ajoute-t-il un surcroît de sentiment d’aventure ?
Il neige dorénavant franchement.
J’ai maintenant descendu la seconde grande pente suspendue, et m’approche peu à peu du ressaut qui amène au dernier couloir. On appelle communément celui-ci goulotte, mais il reste cependant assez large, bien que pouvant être délicat à skier. Haut de près de deux cents mètres, c’est la porte de sortie obligatoire. Le socle de la pente où je suis encore étant quant à lui constitué de hautes falaises…
Il va me falloir quitter les skis, chausser les crampons et désescalader cette partie en glace très raide et absolument inskiable.
Me rapprochant du sommet du ressaut, je me rends compte que de petites coulées suivant une goulotte descendent très régulièrement et se jettent exactement à l’endroit par lequel je suis contraint de passer !
Je comprends rapidement la situation : la neige qui tombe depuis maintenant une heure environ coule directement vu la raideur des parois entourant le couloir. Et je me trouve maintenant à l’endroit exact où toutes ces petites coulées se rejoignent et sont canalisées.
Je m’octroie donc quelques minutes d’observation et de réflexion, fidèle à mon principe de descente du jour.
Les purges sont fréquentes, mais espacées de petits intermèdes de calme d’une à deux minutes. Je ne dois maintenant pas plus perdre de temps. Je suis prêt, les skis sur le sac, crampons et piolets prêts à entrer en action.
Je laisse passer la coulée, quelques secondes et hop, je fonce, assurant tout de même de sérieux ancrages au cas où… Je descends assez rapidement les dix à vingt mètres du ressaut et dès que possible traverse sur le côté pour m’abriter sous le rognon rocheux coiffant le sommet de la goulotte.
Ouf ! Il n’y a pas eu de coulée importante lors de ma descente, mais ce fut assez stressant… Je ne tergiverse pas plus, rechausse rapidement et entame la dernière portion. Je me sens toutefois déjà « sauvé », car même s’il reste deux cents mètres de pente à près de 50°, il n’y a plus l’exposition que présentaient toutes les pentes supérieures dominant des falaises. Je sais que des purges vont descendre, mais cela devrait présenter moins de risques maintenant. La neige reste assez facile à skier, malgré les traces et de fréquents reliefs. De petites coulées me dépassent sans trop me causer de soucis. Afin de récupérer, j’effectue quelques courtes pauses en dehors de leur axe éventuel. Je fais une ou deux photos pour conserver un souvenir visuel de l’ambiance sur un rayon proche. Le brouillard est devenu un peu plus dense encore, tout comme les chutes de neige.
J’arrive enfin à la rimaye, que je prends soin de franchir dans l’axe afin d’éviter toute mésaventure. Au passage, je remarque le ressaut au pied du couloir Nord du col de Bonnepierre, quelques mètres sur ma gauche : des coulées le dévalent sans discontinuer, en une cascade laiteuse se perdant dans la brume.
Voilà, je retrouve enfin des pentes plus larges et ouvertes, un monde plus fréquentable. Mais quelle aventure intense tout au long de cette journée ! Avec, pour finir, une retraite dans la tempête…
C’était la première fois que je me retrouvais dans une telle situation, cela faisant parfaitement écho à ces récits d’illustres alpinistes du siècle dernier qui avaient nourri mon imaginaire d’adolescent.
Je suis heureux, j’ai mené à bien la partie difficile de cette course ; cela est passé dans un timing serré – et pour cause ! Il ne me reste que la longue redescente sur la Bérarde.
Alors que je traverse le plat du glacier de Bonnepierre, j’aperçois un peu plus loin deux personnes… Je me rapproche : ce sont Maxime et Yvain qui m’ont attendu ! Ce n’était pas prévu ; merci les gars ! Par contre, ne me voyant pas arriver et craignant le risque avalancheux, ils ont prévenu les secours il y a déjà de longues minutes… Nous les rappelons aussitôt avec difficultés car la couverture téléphonique n’est pas excellente à cet endroit : ouf, rien n’avait encore été déclenché !
Bel esprit de solidarité au cœur de cette montagne sauvage où les conditions, et de ce fait les dangers, évoluent et apparaissent si vite !
Nous nous quittons rassurés et je reprends la descente, pas du tout mémorable maintenant car dans un brouillard très épais…
Je finirai par un long portage sous la pluie puis frapperai, dégoulinant mais heureux comme jamais, à la porte du camion d’Olivier et Nathalie, qui bien sûr eux aussi m’ont attendu !
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