Comme annoncé dans le billet précédent, les Ibex ebooks seront bientôt disponibles dans les principales librairies de livres électroniques. Se pose alors la question de leur prix.
Jusqu’ici ces ebooks étaient disponibles gratuitement en téléchargement sur ce site, principalement pour des raisons de facilité et pour permettre une diffusion la plus large possible de ces ouvrages. Malgré une modeste médiatisation, le nombre de téléchargements est quand même honorable : de l’ordre de 1000 téléchargements tous formats confondus pour chaque livre de Jean Pierre Banville, 1200 pour les Escalades de Whymper, pas loin de 200 pour la Mère à Boire, parue plus récemment.
Mais difficile de dire combien de personnes ont vraiment lu ces livres car j’ai peu de retour de la part des lecteurs et le téléchargement gratuit est une démarche assez légère, qui n’implique pas vraiment un intérêt marqué. Je clique et puis j’oublie (parfois). J’aimerais changer un peu cette approche de la diffusion des ebooks pour plusieurs raisons. En particulier pour rétribuer, même symboliquement, mes auteurs et parce qu’Ibex Books, en tant que société doit gagner un peu de sous pour ne pas fonctionner à fonds perdus. Actuellement seuls les exemplaires imprimés à la demande rapportent un petit peu à Ibex Books et ses auteurs (en fait la plus grande part du prix des livres papier revient au service d’impression et d’expédition).
L’idée est de mettre gratuitement en téléchargement une partie du livre au format ebook pour que les lecteurs puissent le découvrir et décider s’ils souhaitent le commander au format papier ou en ebook. Les versions électroniques seront alors proposées à un prix peu élevé. Par exemple actuellement Escalades dans les Alpes est disponible à 2,99 euros. Des possibilités de téléchargement complet gratuit seront probablement offertes pour les personnes qui aideront à diffuser l’ouvrage. Par exemple en échange d’une petite critique sur un blog ou d’un message sur Twitter ou Facebook. Peut-être aussi pour les personnes ayant acheté la version papier.
Actuellement je me triture les méninges pour essayer de déterminer le juste prix pour ces ebooks. Il faut qu’il ne soit ni trop bas – pour ne pas brader le livre -, ni trop haut – pour ne pas rebuter les acheteurs et handicaper sa diffusion. D’autant que le marché du livre numérique en France, a fortiori dans la niche des livres de montagne, est encore un peu poussif. Sans doute partiellement la faute aux grands éditeurs qui s’obstinent à ne proposer (quand ils le font) que des ebooks à des prix exhorbitants (et avec DRM), à peine moins cher que le livre dans son édition principale et parfois plus cher que les livres de poche (!). Bref la plupart des bestsellers papier se retrouvent vendus à des prix dépassant les 15 euros au format ebook. A ce prix-là, je préfère souvent commander la version papier quitte à mettre quelques euros en plus. Bref on encourage pas vraiment les gens à faire l’expérience du numérique.
Finalement proposer des ebooks à petit prix, c’est souvent moins traumatisant pour l’internaute, habitué à télécharger gratuitement, et ça réduit le risque de l’achat : on ne perd pas grand chose s’il s’avère que le livre n’est pas si intéressant. Parfois ça encourage aussi à acheter ensuite la version papier. D’ailleurs la plupart des éditeurs « pure player » (qui ne produisent que des livres électroniques) l’ont bien compris et proposent des livres électroniques dont les prix sont compris entre 1 et 4 euros environ. Par exemple Publie.net ou NumerikLivres. Malgré ces petits prix, lire en numérique n’est pas une expérience au rabais. Je reviendrai sûrement dessus dans un prochain billet.
A part Escalades dans les Alpes, dont le prix électronique a été fixé un peu intuitivement (ça vous semble honnête ?), les prix des autres ouvrages sont encore à l’étude. Probablement de l’ordre de 2 à 3 euros. Ou plutôt 1.99, 2.49 ou 2.99 euros, car Apple impose des prix en « .99 » ou « .49 » pour les ebooks revendus dans ses iBookStores. J’espère que ces niveaux de prix permettront de rétribuer correctement les différents acteurs de la chaîne de création et de diffusion de ces ouvrages tout en encourageant les lecteurs à les commander. Après tout ça reste moins cher qu’un sandwich ! Et pour vous, c’est quoi un prix acceptable pour des ebooks ?
Billet intéressant !
J’écris moi-même actuellement un roman. Il sera vendu sous forme papier, donc je ferai appel à un imprimeur, et au format ebook/kindle. J’ai en tête des prix très très bas, autant pour le papier que l’électronique, car je me force à croire qu’il y aura bien plus de lecteurs potentiels qui passeront à l’achat si je vends par exemple mon livre 7,99€ plutôt que 15,99€, même si ma marge est bien plus importante dans le second cas.
Pour les ebook, je ne dépasse pas les 3,99€. Après ça devient une blague. D’ailleurs, les grands éditeurs (Gallimard & cie) sont de grands blagueurs, en vendant leurs ebook sur amazon dans les 15€. Non mais franchement… Jamais je n’achèterai un fichier de 1 mo à 15€ ! Pour un livre papier, c’est déjà limite, alors un truc immatériel, pensons donc !